Conclusion
Alors, qu’en est-il du chewing-gum ? Après maintes recherches et réflexions, nous pouvons enfin résumer ce que c’est. En effet, nous savons dorénavant que le chewing-gum, confiserie très ancienne, aujourd’hui rendue plus incroyable avec sa composition complexe et unique, possède presque autant de points positifs que négatifs.
Ayant beaucoup d’avantages au niveau buccal, a contrario, il possède aussi beaucoup d’inconvénients au niveau intestinal. Certes, il évite les caries, ou consommé après manger, il peut faciliter la digestion, ou encore possède une structure telle qu’il peut être utilisé à des fins médicales, mais malheureusement, il provoque aussi de nombreux troubles digestifs, il abîme les muscles de la mastication, il est composé d’éléments chimiques nocifs, tels que l’aspartame ou le sorbitol… Mais ce n’est pas tout. Presque plus important que les effets sur l’organisme, la pollution qu’il entraîne nuit énormément à notre planète ! Sa dégradation est lente, et les rues en sont envahies.
C’est pourquoi, nous pouvons proposer quelques solutions. Le chewing-gum, au même titre que beaucoup de choses, comme le sucre, les matières grasses, les confiseries, ou même l’alcool, la cigarette, et autres additifs, possède des effets négatifs assez négligeables tant qu’il est consommé avec modération, ou dans des buts bien précis. Le chewing-gum doit être un plaisir occasionnel, pas un besoin vital ! On peut en consommer après avoir mangé, période durant laquelle ses effets positifs sont les plus présents, ou bien simplement pour le plaisir, mais il ne faut jamais oublier, sa consommation, si excessive, nuit à notre santé. Du côté de l’environnement, il ne tient qu’à vous de prendre la peine de jeter vos chewing-gums dans une poubelle, et non sur le sol. La pollution est un des problèmes majeurs de notre société actuelle et il ne tient qu’à vous, qu’à nous de changer quelques habitudes, et cela commence avec des petits détails. Une chose aussi minime que jeter son chewing-gum dans une poubelle est le début d’un engrenage plus important. Qui sait, cela peut peut-être sauver des vies ? Il y aussi d’autres alternatives, comme le chewing-gum bio, qui mérite attention.
Sondage
Il y aussi un autre aspect du chewing-gum qui mérite d’être mentionné. Son aspect social : celui-ci a imprégné la société. Dans cette société où le chewing-gum est présent dans tous les milieux sociaux, il est aussi un des critères de différenciation de ces derniers. Nous avons réalisé un sondage pour pouvoir cerner, déjà autour de nous, les différents consommateurs et ce qu’ils savent de cette friandise si particulière.
Ouverture sociale :
Le chewing-gum à travers l'art
Le chewing-gum dans l'art. Quelque chose d'universel se fait entendre dans cette proposition pourtant banale. En effet, celui-ci s'étend, à travers le monde artistique, avec plus de rapidité que l'on aurait pu se l'imaginer. D’autant que sa matière, molle et élastique, se révèle particulièrement intéressante à étirer, gonfler, sculpter ! D'ailleur le chewing-gum laisse peu de monde indifférent. Les avis divergent à son propos, certains trouvent ça « cool », « branché », d'autres encore pensent que c'est le comble de la vulgarité. C'est pourquoi on peut affirmer que la pâte à mâcher fait écho à la complexité du monde : elle en dit long sur notre société et nos individualités.
Maurizio Savini, un artiste Italien dont nous parlerons par la suite, dira d'ailleurs du chewing-gum que « dans la société contemporaine, cette non-nourriture nourrit un mode de pensée selon lequel toute chose devient jetable ». En effet, le chewing-gum prend une valeur symbolique. Il est icône de la modernité, voire de la contestation, parfois symbole de sensualité, mais aussi, et surtout, symbole de la consommation de masse et de la pollution. Le chewing-gum inspire donc de nombreux artistes voulant faire passer un message, une critique sur cette société trop rapide et matérialiste. Au même nom Duane Hanson et sa Supermarket Lady, ils s'approprieront le chewing-gum devenu, devenant symbol de notre temps. Cependant, chaque artiste en fera des choses bien distinctes, pour des raisons tout autant différentes.
1. Maurizio Savini.
Le sculpteur Maurizio Savini utilisera le chewing-gum comme matériau de construction pour des sculptures étonnantes. En effet, celles-ci sont entièrement constituées de chewing-gums roses, transformant ainsi cet élément du quotidien en œuvres d'art comestibles et colorées. Mais pourquoi du chewing-gum ? D'après lui, « de par son appartenance à une culture populaire, le chewing-gum n'a pas de statut spécifique à l'intérieur de l'art institutionnel. ». C'est donc là que se situe l'origine de cet intérêt pour le chewing-gum. Tel qu'André Breton transformera des objets du quotidien en oeuvres symboliques, Savini fera du chewing-gum une œuvre d'art à part entière, symbolisant sa vision de la société. Il dira que « dans la société contemporaine, cette non-nourriture nourrit un mode de pensée selon lequel toute chose devient jetable. Il porte la conscience de sa propre fin, de son essence passagère et temporaire, soulignées par la nature intrinsèquement éphémère du matériau. »
Hanging Man, Maurizio Savini
Bear Bubblegum, Maurizio Savini
2. Gilbert Descossy.
Gilbert Descossy est un sculpteur français. C'est en 1970 qu'il "crache" ses premières sculptures en chewing-gum mâché, mais il ne montre son singulier travail qu'en 1980. Il se déclare alors « sculpteur-denteleur-ciseleur ». Le 23 septembre 1985, il s'engage à réaliser quotidiennement et jusqu'au jour de sa mort, une sculpture en chewing-gum avec pour seuls instruments sa bouche, sa langue et ses dents, et d'écrire son journal, où se mêle la Grande Histoire du monde à la Petite Histoire de l'artiste. Ses "sculptures buccales", aussi appelées Paroles pétrifiées sont nées, créées en "aveugle et les mains dans les poches". Il sculte, à l'interieur même de sa bouche, des personnages, des crucifiés, des crânes, des alphabets, des dents, des yeux, des clés, des cordelettes, ... des petits objets de chewing-gum mâché, mis en scène sur des tablettes de bois.
Exposition au Cabinet d'amateur, 12 rue de la Forge Royale, 75 011 Paris
Acrobates, Gilbert Descossy, 2003
3. Ben Wilson.
Ben wilson est un artiste de rue, donnant une « deuxième vie » aux chewing-gums qui se retrouvent écrasés sur nos trottoirs, dans nos villes. En effet, il crée a partir de ces petits déchets environnants une œuvre d’art toute en couleur. Cette idée vient principalement de son dégoût pour les déchets industriels, les poubelles, les pollutions en tous genres… Suivant son idéal de recyclage, il avait d’abord commencé par des sculptures de bois récupéré, puis il créa des œuvres minuscules en peignant les chewing-gums dans le milieu où il les trouvaient : sur les trottoirs. Il à commencé à peindre ces supports en 1998. Il a, depuis, créé plus de 10 000 de ces œuvres sur les trottoirs dans tout le Royaume-Uni et dans certaines régions d'Europe. Ben Wilson chauffe d'abord le chewing-gum avec un petit chalumeau, puis enduit celui-ci de trois couches d'émail acrylique. Il utilise la peinture acrylique spéciale et finit par une couche de vernis. Pour produire sur cette matière, cela peut prendre de deux heures à trois jours.
Ben Wilson, dans la rue, peignant une de ses oeuvres
Rue de Londres, où à oeuvré Ben Wilson
Panoramique de photos de ses oeuvres
Exemple d'une de ses oeuvres
4. Pour finir...
On peut encore citer de nombreux artistes ayant infiltré le chewing-gum dans leur art. Que ce soit Simone Decker, avec son installation de chewing-gum géant dans les rues de Venise, ou encore l’opération de l’agence Hollandaise KresselsKramer, avec un projet de sculpture géante en chewing-gum, auxquels participerait tous les étudiant de deux écoles d’art hollandaises, comme énorme regroupement d’ADN symbolisant l’union et la fusion des deux lieux, tout en passant par le film de Gérard Oury, avec Louis de Funès, Les Aventures de Rabbi Jaccob, et sa scène culte de l’usine de chewing-gum ( https://www.youtube.com/watch?v=23AuQPnjBYI ). On le retrouvera aussi dans la mode, avec les chaussures dessinées par le styliste israélien Kobi Levi. Chaque artiste ajoute ainsi à ce non-aliment une signification symbolique.
Pour conclure, on peut donc affirmer que l’implication du chewing-gum dans l’art est reflet de son implication dans la société, et que son aspect social, étonnamment significatif, est bien présent et mérite attention.
Simone Decker, Venise
Projet de KresselsKramer, Hollande
Chaussure par Kobi Levi, Israel